[:fr]Artist in Residence[:]
[:fr]La distillerie Artist In Residence, ou AIR Distillerie, est née d’un quiproquo en Colombie d’où est originaire la femme de Pierre Mantha son propriétaire-fondateur, duquel a germé l’idée de faire une vodka légère.
Tant que l’on n’a pas rencontré l’homme, on n’imagine difficilement à qui on va avoir affaire. Il est le genre de personne dont le débit de paroles coule à la vitesse de ses pensées, et donc il faut le suivre attentivement parce que cela peut partir dans tous les sens. Mais il se raconte à livre ouvert. Ses employés disent de lui qu’il faut faire attention à ses idées, car quand il en retient une, même si cela semble impossible, il va la réaliser.
Si la distillerie a officiellement démarré pendant l’été 2018, le projet a commencé quelques années auparavant. Pierre Mantha possède une compagnie de garages spécialisés dans l’entretien de camions qui fonctionne très bien. L’un d’entre eux est juste en face de la distillerie pour le moment… car il va être déménagé prochainement de l’autre bord de la rue. Pourquoi ? Simplement parce que l’emplacement va servir à l’une des nombreuses phases d’agrandissement d’AIR ! En effet, moins d’un an après l’ouverture, la phase 2 agrandissait la bâtisse du côté droit afin d’avoir plus d’entreposage. La 3ème étape devrait commencer bientôt de l’autre côté, sous la forme d’une serre dans laquelle certains ingrédients seront cultivés, on rêve d’agrumes, mais si ça ne fonctionne pas ce n’est pas plus grave, ce sera autre chose.
Pour le moment, ce doit déjà la plus grande des micro-distilleries ouvertes dans les 5 dernières années au Canada. L’actuel rez-de-chaussée est consacré à la production complète, distillation, embouteillage, étiquetage, entreposage, vieillissement en fûts… Deux étages plus haut se trouve une grande salle de réception très lumineuse qui s’organise autour d’un long bar central, et qui se prolonge par une terrasse.
C’est ce qui est plaisant quand on l’écoute, c’est qu’il semble être un homme qui pense positivement, il parle ouvertement de ce qu’il qualifie d’erreurs, donne des montants de sommes perdues ou qui dorment, mais il les balaye du revers de la main pour se concentrer sur la suite. Il a des idées et veut les concrétiser, vite, comme s’il devait disparaître bientôt.
Et il annonce la couleur de ses ambitions, devenir le plus grand producteur indépendant de whisky canadien d’ici 5 ans, rien de moins ! Pour cela, il y a donc plusieurs phases d’agrandissement dont plusieurs sont déjà sur plans, mais il y a aussi une seconde distillerie qui va pousser à Hawkesbury en Ontario sur un terrain déjà acheté, qui devrait être aussi grosse que la première. Et ce n’est que le début, car il espère ouvrir entre 10 et 15 distilleries au total, une façon d’enlever les barrières inter-provinciales et mieux viser l’international !
En deux ans, Artist In Residence a sorti 20 produits différents (vodkas, gins, liqueurs, etc…). Leur premier vrai whisky devrait être disponible cet automne. Environ 1500 bouteilles dont le contenant aura vieilli en fûts d’Olorosso et qui devrait se détailler à près de 70$. Quelques mois plus tard, la production régulière, vieillie elle en fûts de bourbon verra le jour à son tour, à un prix plus agressif.
Deux nouveaux gins (Petits fruits sauvages et Boréal) sont à la veille d’arriver et ce seront les derniers qui viendront compléter la collection actuelle des « abordables ». L’idée était d’avoir un gin par catégorie de goût. Chaque gin de cette série est fait en tirant sur les coûts de production, bouteille générique, un minimum de six ingrédients, une faible proportion de l’alcool de grain maison mélangée à de l’alcool neutre acheté en vrac. Toutefois, tout est quand même fait traditionnellement, sans utilisation de concentrés, et le prix public rejoint une large catégorie de consommateurs.
Certaines compagnies cultivent en secret ce qu’ils préparent, à la distillerie AIR, on parle de tout, des prix de l’équipement, des coûts de production etc… et quand on demande s’il y a des choses que l’on doit garder confidentielles, la réponse est non, on peut partager librement ! Enfin selon Pierre Mantha, mais son Vice-Président Commercialisation, Patrick Chartrand, est là pour ré-équilibrer le tout afin de rester conforme aux lois.
Encore merci à vous pour l’accueil, ainsi qu’à Madame Gin qui a permis cette visite à un groupe de privilégiés !
Crédit photos : © Nemo [ photographe ] pour Distilleries Canada
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