Cirka

Distilleries Canada/ Décembre 24, 2019/ Distillerie, Distillery

Bien que la distillerie Cirka n’ait été créée qu’en 2014, quand on entre dedans, on se plonge dans l’univers chaleureux des bâtiments en briques rouges de l’époque industrielle, ce qui lui donne un côté historique… en fait, elle se situe dans un secteur industriel de Montréal où se trouvaient les premières distilleries de la métropoles autrefois.

Elle est avant tout le fruit du rêve de Paul Cirka, qui désirait ramener la production de whisky à Montréal. Avec deux partenaires d’affaire, ils ont créé la distillerie qui porte son nom.

L’espace de travail principal a été aménagé de façon à mettre en valeur les alambics, comme une forme de respect de l’humain envers son outil de travail. D’ailleurs, comme dans beaucoup de distilleries, on leur a donné un nom respectif choisis par les trois propriétaires :

  • Benjamin (50 litres) c’est le petit qui sert aux expérimentations, il tient son nom du grand-père de JoAnne Gaudreau.
  • Homer (600 litres) est plus imposant, un peu trapu, c’est lui qui sert à produire le gin. Son nom lui vient du père de Paul Cirka.
  • Mario (2400 litres) quant à lui donne l’impression de n’en plus finir avec sa colonne principale qui s’érige sur 7.3 mètres (24’) en hauteur. Celle-ci sert à la distillation des whiskys, la seconde plus courte vient l’épauler pour produire la vodka. Il s’agit cette fois du père de John Frare.

C’est vraiment une distillerie qui fait plaisir aux yeux, qui vaut la peine d’être visitée. Veuillez consulter leur site web pour les informations à ce sujet, mais sachez que vous allez faire le tour des installations et du processus, avoir beaucoup d’informations, et faire une dégustation des produits disponibles.

Tel que mentionné plus haut, si le whisky était le but initial, comme vous le savez sans doute, au Canada il faut le faire vieillir pendant un minimum de 3 ans en fûts pour pourvoir en porter l’appellation ! Et donc comme la plupart des micro-distilleries, le moyen de rentabiliser les installations en attendant que le temps fasse son oeuvre, c’est de proposer de la vodka et du gin. Maintenant, même si cela revient plus cher, la distillerie Cirka a décidé dès le départ de tout faire pour avoir un contrôle complet, en travaillant avec des producteurs de grains locaux, et produire leur alcool neutre sur place.

Après les deux produits initiaux qui sont toujours disponibles, un gin en Édition Limitée pour le 375e anniversaire de Montréal a vu le jour. C’est en quelque sorte, une version « Old Tom » de l’original. Si la mention « édition limitée » porte un peu à confusion, c’est en fait un produit régulier qui est toujours disponible, mais chacune de ses productions est faite en petite quantité seulement, et comme certains ingrédients sont saisonniers…

Le 23 décembre 2019, la distillerie Cirka à fait le lancement officiel de son premier whisky, le premier « rye » 100% seigle fait au Québec ! L’évènement avait lieu sur place, où une partie des acheteurs pouvaient récupérer les bouteilles commandées en ligne quelques semaines avant. Un peu moins de 850 bouteilles ont été produites, et tout s’est vendu en deux jours. Le Premier Whisky 93/07 Reserve Paul Cirka est composé de 93% de seigle de Yamachiche et de 7% de seigle chocolaté malté venant d’Allemagne. (nuances de cacao, figues, dattes et tabac sucré. Ce whisky de 3 ans a été vieilli 2 ans fûts de chêne vierges, puis de bourbon, avec une finitions 3 mois en fûts de sherry Oloroso 30 ans d’âge. C’est ce cumul qui lui confère sa couleur caramélisée. Il a un côté épicé mais également une certaine rondeur, des nuances de cacao, de figues, de dattes et de tabac sucré. Là encore, tout est fait du grain à la bouteille pour avoir un contrôle complet sur le résultat. Comme le veut la tradition écossaise, le tout premier fût rempli en 2016 a été scellé et condamné à ne jamais être débouché.

Un second whisky, fait lui uniquement sur une base de maïs québécois, devrait sortir au printemps, mais sa commercialisation sera exclusive au milieu des bars et des restaurants. Le troisième lui, sera destiné à la SAQ l’été prochain, et devrait être un « blend » (un assemblage seigle/maïs). Enfin, il y a bien sûr un « single malt » en préparation, mais il faudra s’armer de patience car c’est le temps qui décidera de quand il sera prêt.

Début 2020, un autre gin a vu le jour, cette fois-ci on parle d’un « Navy Strength » à 57.1%, qui arrive avec la même forme de bouteille que le whisky, style qui va devenir le standard de la distillerie, que les trois anciens adopteront lors des prochaines productions, affichant au passage une évolution de leur visuel.

Crédit photos : © Nemo [ photographe ] pour Distilleries Canada

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