Michael Brand et Frédéric Jacques ont fait naître la Micro-Distillerie O’Dwyer en février 2016 à Gaspé. Quand on parle à Michael, il a un bon français mais qui trahit une origine anglophone, cela surprend dans la mesure où l’on se situe sur l’une des extrémités Est du Québec, et qu’en dehors des touristes, on ne s’attend à y voir que des francophones. Pour l’anecdote, il est né en Ontario, mais depuis son enfance, il a toujours dit qu’il irait vivre en Gaspésie, et c’est ce qu’il a fait dès qu’il a pu voler de ses propres ailes. En fait, il est de descendance irlandaise, et il est revenu sur les terres de ses ancêtres… O’Dwyer étant son deuxième nom de famille.
C’est souvent son visage que vous risquez de voir parler de la distillerie et des produits, car il est en charge des ventes, des communications et du marketing. Frédéric lui, c’est le maître distillateur ainsi que le gestionnaire de leur compagnie. Il a un doctorat en chimie organique.
S’ils sont installés dans une zone industrielle, c’est avant tout parce qu’à l’époque, la vente sur place n’était pas encore autorisée au Québec. L’autre avantage, c’est la taille des tuyaux d’arrivées et d’évacuations d’eau qui permettent de travailler plus efficacement qu’avec les standards résidentiels. Toutefois, il y a un projet de déménagement en bord de mer qui est sur la table.
La Micro-Distillerie O’Dwyer s’est démarquée immédiatement avec son premier produit, le gin Radoune, appellation locale venant de la déformation de « Au-Ras-des-Dunes » qui décrit le creux de la vallée ou s’écoule la rivière Morris, lieu propice aux champignons sauvages. Quatre variétés le compose et lui confèrent son goût unique et subtile. Sachez qu’il est possible d’acheter les dits champignons qui ont servi à produire le gin, car ceux-ci sont ensuite déshydratés pour pouvoir s’en servir en cuisine.
Par la suite, une version vieillie en fûts de chêne ayant contenu du rye, du bourbon et du whisky canadien a été mises sur le marché. Il y a même eu un lot fait dans un tonneau de téquila, toutefois, pour conserver l’âme du gin Radoune, les barriques sont remplies d’eau pendant une semaine afin d’adoucir leur influence gustative.
Le troisième produit fût le St-Pierre, surnom qui était donné à l’époque de la prohibition au whisky blanc (non vieilli), qui venait de l’île de Saint-Pierre-et-Miquelon qui servait d’entrepôt aux contrebandiers.
Au début de l’été 2020 est arrivé la Gaspésienne N°20, qui prend son nom d’un bateau de pêche du milieu du XXe siècle, et qui est le dernier de 50 à exister, restauré. Il s’agit d’un Acerum obtenu par la distillation de l’alcool issu de la fermentation de la sève d’érable concentrée.
Il a précédé de quelques semaines un produit s’envole comme des petits pains chauds : le Puddingstone qui est une liqueur de crème faite à base de crème laitière fraîche, d’une touche cacao et de café. Son nom lui vient de la plus haute montagne située près de Gaspé.
Bien entendu, du whisky est en cours de vieillissement et devrait voir le jour prochainement.
Crédit photos : © Nemo [ photographe ] pour Distilleries Canada
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